Les trois cours d'eau de la Neuve-Lyre

Publié le par Laurent Ridel

point.gifIl y a bien sûr la Risle mais qui sont les deux autres. Il est vrai qu'on ne voit pas où pourrait bienPetiteRivi--re.jpg couler une rivière sur le petit territoire de la Neuve-Lyre en dehors de la Risle. Pourtant, les textes anciens évoquent deux petits cours d'eau. L'un s'appelle la Juigne et l'autre la Petite Rivière.

point.gif La Juigne ? J'avoue que celle-ci n'est remplie qu'en période de fortes précipitations. Pourtant, un texte de 1234 parle du « ruisseau de Juignes » et la carte IGN locale montre un mince filet bleu qui rejoint la Risle à la Neuve-Lyre. Il prend sa source aux environs de Saint-Antonin-de-Sommaire, à moins d'un kilomètres du point culminant du département de l'Eure. Situé à 248 mètres d'altitude, ce n'est pas le Mont-Blanc. La Juigne traverse ensuite la commune de Juignettes qui lui doit son nom, coupe les territoires des Botteraux puis de Bois-Normand. Le chemin de Grande Randonnée (GR 224) longe alors la vallée. Nous entrons ensuite sur la commune de la Neuve-Lyre. Le ruisseau contourne le château de la Chapelle et se jette (du moins quand il y a de l'eau) dans la Risle, à hauteur de Chagny. Au total, nous avons parcouru une petite dizaine de km.

point.gif L'autre cours d'eau est bien plus court mais au moins, je ne l'ai jamais vu à sec. Il s'appelle abusivement la Petite Rivière. Car en réalité, il s'agit d'un bras de la Risle. Il diverge de la rivière principale au niveau du camping (mais je pense qu'à l'origine cette séparation se situait à Chagny), traverse le Bas de Lyre puis retrouve sa « mère nourricière » à proximité de la nouvelle station d'épuration. Lorsque vous suivez la rue Loiziel (route de Bois-Normand), un petit pont enjambe la Petite Rivière, qui à cet endroit ressemble à un étroit canal (voir photo). On peut se demander si ce cours d'eau est naturel et n'a pas plutôt été creusé par les Lyrois autrefois.

point.gif Car les Lyrois trouvaient grand intérêt à avoir un filet d'eau qui traverse leur bourg. En 1773, alors que le canal menace d'être supprimé, les riverains protestent : la Petite Rivière leur est indispensable pour leur quotidien. Ils y amènent leur bêtes s'abreuver ; l'eau leur sert également pour les besoins usuels et occasionnellement contre les incendies. La protestation vient aussi de cette population artisanale jadis très importante à la Neuve-Lyre : les forgerons et les cloutiers (fabriquants de clous). Ils ont besoin d'eau pour refroidir leurs outils ou les objets rougeoyants qu'ils fabriquent. La Petite Rivière assurait donc une certaine activité dans le bas de Lyre. Activité augmentée par l'établissement de plusieurs moulins sur son cours. Ce canal, aujourd'hui si étroit, si paisible, alimentait en eau au Moyen Âge un moulin de blanchœuvrier (un blanchœuvrier était un fabriquant et marchand de gros outils tranchants, blanchis à la meule) puis au XVIe siècle des moulins à tan (le tan est de l'écorce de chêne broyé nécessaire au tannage des peaux) et au XIXe siècle un moulin à blé.

point.gif Autant d'établissements qui ont actuellement disparu. Subsiste tout de même le beau bâtiment du moulin à blé et un nom de rue bien évocateur : la rue aux Tanneurs.

Publié dans Histoire de lieux

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B
Pardon d'arriver comme cela sur votre blog que je viens de découvrir ! Quelle bonne surprise... En fait, je fais mon arbre généalogique et j'ai de nombreux ancêtres originaires de la Vieille-Lyre et plus exactement du hameau de la Seigleterie. Actuellement, je connais mes ancêtres (de chez vous) sur la période comprise en 1700 et 1900. Il s'agit des familles : Legrand, Lécluse, Ravant et Leroux.Vous êtes peut-être vous-même issu de l'une de ces familles ?!  Je suis intéressé par tout renseignement les concernant. Etant installé à la Couture Boussey, près de Saint André de l'Eure, je peux me déplacer... Merci de m'avoir lu.
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